Salem, Stephen King

Hello booklover ! Aujourd’hui, on se retrouve pour parler d’une lecture qui me faisait peur avant même de la lire. Et pourtant, mon avis montrera qu’il ne faut absolument jamais juger un livre sur sa couverture (et son apparence de grosse brique, hahaha !). Je veux bien sûr parler de Salem, mon tout premier Stephen King et certainement pas le dernier ! En fait, il me faisait peur car beaucoup d’avis que je lisais disaient « ll ressemble trop à Dracula donc j’ai adoré ! » sauf que, de mon côté, 1) j’ai abandonné Dracula en cours de route car trop long à démarrer selon moi et 2) l’apparence de pavé me déstabilisait elle aussi ce qui 3) me faisait dire que ma lecture allait être extrêmement laborieuse.



Titre : Salem
Auteur : Stephen King
Éditeur : Le Livre de Poche
Genre : fantastique, horreur
Nombre de pages : 832
Date de publication : 25 février 2009

Résumé

Comment une petite bourgade du Maine peut elle, du jour au lendemain, devenir une ville fantôme ? Jerusalem’s Lot – Salem – n’avait pourtant pas de caractéristiques particulières sinon, sur la colline, la présence de cette grande demeure – Marsten House – inhabitée depuis la mort tragique de ses propriétaires, vingts ans auparavant. Et lorsque Ben Mears y revient, c’est seulement pour y retrouver ses souvenirs d’enfance. Mais très vite, il devrait se rendre à l’évidence : il se passe des choses très étrange à Salem. Un chien est immolé, un enfant disparaît et l’horreur s’infiltre, s’étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit qui descend sur Salem…

Ce livre en 3 mots

Fantastique · Vampire · Romance

Mon avis

Une lecture laborieuse ? Ben voyons, ce livre se dévore lentement mais sûrement, idéalement pendant le mois d’octobre, pour se mettre progressivement en mode Automne/Halloween. Il n’y a qu’à voir sa galerie de personnages : Benjamin Mears, un auteur dont le succès est grandissant et qui revient à Jerusalem’s Lot pour y écrire son nouveau livre et y conjurer les démons de son enfance ; Susan Norton, l’amant de Ben ; Matthew Burke, l’intellectuel de la ville ; Jimmy Cody, médecin dans la commune voisine de Cumberland ; puis Mark Petrie, jeune garçon précoce victime, comme tous les autres et malgré lui, des abominables antiquaires Straker et Barlow. C’est sans compter tous les autres personnages tels Danny Glick, Mike Ryerson et l’ensemble des habitants de la ville, souvent désabusés alcooliques ou violents.
Mais le personnage central du récit, en réalité, n’est autre que Marsten House, la maison située en hauteur sur la ville, qui la surveille et exerce une fascination sur tous les habitants depuis le suicide inexpliqué de son ancien propriétaire puis l’arrivée totalement inattendue de ses deux nouveaux habitants : Straker et Barlow, ce dernier étant invisible. Si chacun des personnages forme un ensemble stéréotypé, il n’en reste pas moins que j’ai adoré découvrir et suivre chacun d’eux dans ses chasses aux vampires haletantes. Le groupe principal dont Ben Mears est le leader est complémentaire et les points de vue alternants et imposés par l’auteur permettent de découvrir l’ampleur de la catastrophe dans son ensemble et sur plusieurs temporalités tout en s’identifiant aux différents personnages dont l’état psychologie est très bien décrit également. Je serais incapable de choisir un personnage préféré, même si Ben Mears exerce une attraction certaine.

Alors que Marsten House est le personnage principal, on n’y accède que progressivement tout au long du récit. On découvre d’abord la maison à travers le regard de Ben Mears et des différents habitants de la ville. Elle exerce déjà un magnétisme maléfique malgré ou à cause de son délabrement. Seuls quelques enfants pouvaient y passer pour jeter des pierres à travers les fenêtres. Dès lors, dans un premier temps, on découvre d’abord le quotidien de la ville et ses habitants et notamment la romance naissance entre Ben Mears et Susan Norton. Mais intervient la disparition de Ralphie Glick et la maladie inexpliquée de Danny, son frère, qui meurt de manière tout aussi mystérieuse. Dès lors, l’étau se resserre sur les derniers arrivés à Salem et l’intuition de Ben Mears, d’abord suspecté, se trouve confortée en la personne de Matt Burke, professeur du lycée et qui a toujours vécu à Salem. Pour eux, Danny Glick et Mike Ryerson sont devenus… des vampires. Après plusieurs vérifications pour renforcer encore plus leur hypothèse et le ralliement à leur cause de Susan, Jimmy et Mark, les protagonistes décident enfin de se rendre à l’origine du Mal : Marsten House. Et là, enfin, après des pages et des pages d’attente, on pénètre et découvre dans les moindres détails cette macabre demeure, l’antre des vampires… ou presque.
Ainsi, on plonge directement dans le récit grâce au regard de Ben Mears et aux habitants de cette petite ville dont on découvre la géographie et la population de manière méticuleuse avant (et avec énormément de suspense) de passer à l’action principale : la chasse aux vampires. Je trouve que Stephen King rend un bel hommage aux petites villes américaines car même s’il dépeint une ville de campagne morose au décor sombre, presque dénuée d’activités économiques et de loisirs et ses habitants ordinaires, en proie notamment à l’alcoolisme ou à la violence. Avec sa nature environnante, Salem est à la fois fermée sur elle-même tout en étant ouverte grâce à la route régionale à proximité et la régulière mention d’automobilistes extérieurs y circulant certains soirs. À la fois ville fictive, ville-dortoir et ville-fantôme, l’auteur dresse parfaitement le portrait d’une ville imparfaite.

Je découvre donc Stephen King avec Salem et c’est un véritable coup de coeur ! Entre ses personnages travaillés, ses descriptions ciselées et ses inspirations littéraires, l’auteur a écrit ce qui est, je pense, mon roman fantastique préféré car il répond justement parfaitement aux codes du genre. Pour petit rappel, le fantastique se caractérise par l’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d’un récit et avec Salem, c’est exactement ce à quoi on a affaire. On commence tranquillement par découvrir une romance anodine dans une ville a priori tout à fait ordinaire pour évoluer, progressivement et avec de petites touches successives, vers un récit surnaturel avec l’apparition des vampires. Dans l’édition que j’ai lu, le roman lui-même est légèrement inférieur à 660 pages et même si cela reste un pavé, je ne trouve aucune longueur à ce récit où chaque mot, chaque phrase, chaque personnage et chaque action participe intégralement à l’ambiance délicieusement fantastique du récit et ce grâce à la plume de l’auteur.

En bref, si tu n’as pas encore lu ce classique du livre de vampires et qui est un pastiche assumé de Dracula : FONCE !!! C’est pour moi un énorme coup de coeur avec ses personnages travaillés, ses descriptions ciselées et sa chasse aux vampires aussi magnétique que la demeure qui contrôle la ville. Un vrai page turner à dévorer idéalement à l’automne et avant Halloween, sa temporalité s’y prêtant parfaitement.

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